À mon âme
Voici venue l'heure du travail.
Allons, mon vieux cheval! Des montagnes dorées
Descends, et cesse de trotter par les prés odorants
Et cesse de fouler sous tes sabots légers
Serpents et souriceaux, et dans le soleil blond
De balancer gracieux ta brillante crinière!
Allons, mon vieux cheval ! De ce sombre chemin
Qui va l'on ne sait où, voici la halte,
Et el est temps de payer l'hôtelier!
Plus tard le batifolage, plus tard la plaine,
Plus tard la prairie parfumée, la montagne élevée:
Pour l'heure, que le cheval descende car
Près du rude licou l'attend le bât grossier.
Tirée de: José Martí. Vers libres. Édition bilingüe établie par Jean Lamore, Prologue de Cintio Vitier. Paris, Harmattan/Éditions UNESCO, 1997. p. 197